Racontez ici vos escapades sur les îles voisines

L’île Chevreau, Coco, île Fourchue, île Frégate, La Tortue, île Le Boulanger, Les Grenadins, Pain de Sucre, île Pelé, île Petit-Jean, Toc Vers… On veut connaître les mésaventures! Quelle île choisir et pour y faire quoi?

Saba est un territoire d'outremer rattaché à la couronne hollandaise (tout comme Sint Maarten, St Kitts ou Nevis). C'est une toute petite île de 13km2, de type volcanique, en forme de "pain de sucre" et dont le plus haut sommet culmine à presque 900m d'altitude. Il n'y a pas pas de plage sur cette île car les abords sont très pentus et découpés par l'action de l'érosion et du sel. De loin, elle fait vraiment repaire de pirates et une fois sur place, on s'imagine encore mieux les flibustiers venir y cacher quelques trésors. Ne disposant pas de plage, les seuls attraits touristiques de cette îles sont la plongée sous-marine et la randonnée. Les fonds sous-marins de Saba sont parmi les plus beaux de l'archipel antillais et les sites de plongées sont nombreux, diverses et riches en faune et flore. Pour ceux qui préfèrent le plancher des vaches, l'île a su développé un étonnant réseau de sentiers et de pistes de randonnées ; il faut préciser que la végétation y est très dense et qu'à l'approche du sommet, on pénètre presque dans une végétation de type forêt tropicale/jungle.
Tout ceci, je l'avais lu 24h avant de m'y rendre et j'en avais eu quelques aperçus par les sites internet que j'ai consultés pour me trouver les billets d'avion et l'hôtel. Mais vu de l'intérieur, c'est encore plus kiffant.

Déjà, l'atterrissage est encore plus "sport" qu'à St-Barth. Car il n'y a pas de plage et les abords de l'ile sont très en pente, donc, l'aéroport est sur le seul replat naturel de l'ile, à environ 100m du niveau de la mer. Mais, en plus de cela, avant et après la piste, c'est le vide... Et la piste est courte... Un peu comme quand un avion veut se poser sur un porte-avion (oui, voilà, c'est l'image parfaite ça!).
L'aéroport en lui-même est proportionnelle à l'ile: petit mais convivial. Une Taxi-woman nous attend pour nous emmener à l'hôtel. Elle n'est pas native de l'ile, mais anglaise et y habite depuis quelques années. Elle est fort sympathique et d'entrée, ça nous donne un bon feeling pour le reste du séjour.
Il y a un peu près 10 minutes de route vers l'hôtel, qui se situe au village de Winwardside (traduisez par "cote-au-vent"). Tout est en montée. On monte en altitude au fur et à mesure qu'on passe les villages de "Hell's Gate", "Zion Hill", et notre village. L'hôtel est situé en plein milieu et c'est aussi un centre de plongée. L'accueil est fort agréable, les chambres simples mais coquettes et confortables. On est un peu près à 400m d'altitude et par rapport à St-Barth, on sent bien la différence de température : le vent circule plus facilement, la chaleur est beaucoup plus supportable malgré que le soleil tape tout aussi fort. On entreprend de visiter l'autre côté à pied. On nous a certifié que le "stop" fonctionne bien et que c'est très courant. On se dirige donc vers l'autre versant pour aller voir les quartiers de "St-John's" et "The Bottom". Le relief est très accidenté: ça monte un peu et ça descend beaucoup, ce qui veut dire qu'au retour, on va en baver. Les routes sont en meilleures états que chez nous, mais pour une petite île, je trouve qu'il y a pas mal de véhicule. Les routes sont toutes aussi étroites que chez nous, mais il y est moins dangeureux de s'y ballader à pied, comme les habitants ont l'habitude des randonneurs. Mais pour l'heure, je suis complètement subjugué par la beauté des paysages qui s'offrent à moi, le calme et la sérénité qui règne en ce dimanche après-midi et le plaisir de voir quelque chose de différent. Après 1h de marche, on arrive enfin au village "du bas". Il y a une petite brasserie ouverte et on s'y arrête pour boire un verre. Les locaux nous regardent avec amusement mais tous, sans exception, ne manque pas de nous saluer d'un signe de la main ou de la tête. Certains, un peu plus curieux, nous demande d'où nous venons et si nous sommes plutôt des "hikers" (randonneurs) ou des "divers" (plongeurs). Pour le retour, on opte pour le "stop" et effectivement, même pas 1mn le pouce levé que la première voiture qui passe s'arrête et nous ramène à l'hôtel. Ce sont des touristes américains en vacances depuis 10j et qui s'en vont le même jour que nous: mardi.
De retour à l'hôtel, une bonne douche et une bonne sieste avant le diner. Pour le diner, justement, on a le choix sauf les gens dinent tôt ici : genre à 21h, les cuisines des restos sont déjà fermées... On nous a recommandé un resto qui faisait BBQ spécialement le dimanche soir. Malheureusement, comme on a pas réservé, on ne nous accepte plus au "Swinging doors". Laurent repère une enseigne d'un resto chinois, mais avoir fait le déplacement jusqu'ici, c'est pas pour bouffer des nems ! Finalement, on atterrit au "Brigadoon", tenu par des américains. La gérante a un fort accent texan qui contraste avec sa coiffure et sa longue robe bleu pailletée style "Dynastie", mais elle ne manque pas d'humour. De plus, moi qui voulait un cadre romantique, je suis servi vu que nous sommes exposé à la pleine lune. Avec la fraicheur qu'il fait ici, nul besoin de clim et surtout, pas un moustique à l'horizon pour te pourrir la nuit. Le bonheur. On dort comme des bébés.

Le deuxième jour, je décide de m'attaquer à l'escalade du sommet de l'ile, dont le sentier de randonnée part depuis notre village. Laurent n'est pas motivé pour m'accompagner. Je lui propose donc de nous retrouver plus tard.
Après un bon petit déjeuner, je suis équipé pour l'aventure : basket, appareil photo, casquette, lunette et crème solaire, bouteille d'eau. Et c'est parti pour 1h20 d'ascension. La vache que ça grimpe ! Le nivelé n'est pas en douceur et ça attaque sec. Au fur et à mesure de l'ascension, j'ai de plus en plus de points de vue dégagés sur certaines parties de l'ile. Que du bonheur ! Je croise 2 autres couples qui sont partis plus tôt que moi pour profiter de la fraicheur matinale. Il a plusieurs sentiers de randonnée mais je m'intéresse qu'à celui qui me menera au sommet de l'ile ; de plus, alors que le réseau routier relie uniquement les villages entre eux, seuls les sentiers pédestres permettent de faire le tour complet de l'ile.
Arrivé au sommet, je suis un peu déçu : depuis le bas, et depuis hier, j'avais bien vu qu'il y avait de temps à autre une nappe de brume qu'accrochait le sommet, et là, elle me cache un peu la vue. Tant bien que mal, profitant de la percée de quelques rayons du soleil, je mitraille avec mon appareil photo pour rapporter quelques bons souvenirs. En temps dégagé, la vue doit vraiment être MA-GNI-FI-QUE !!! Et à 360°. La végétation du sommet fait plus penser à d'anciennes jungles : il y fait plus humide, des lianes et de la mousse envahissent les troncs d'arbres ou en dégringolent en cascades. Il manque juste des cours d'eau ou une cascade pour que le tableau soit parfait.
L'ambiance embrumée du sommet, avec la végétation, me fait penser à un décor de film type Jurassic Park ou King Kong et je ne me serais même pas étonné de voir soudain la tête d'un dinosaure dépassée de la futaie.
La descente est nettement plus rapide que la montée : un peu près 30mn. Je rejoins Laurent à qui j'avais donné rendez-vous à l'"Ecolodge". L'Ecolodge, c'est un "hôtel très nature": il est à l'écart de la route principale et on y accède uniquement à pied (5mn de marche) ; les chambres sont de petites cases individuelles perdues dans la forêt environnante et tout juste équipées d'un brasseur d'air et d'une ampoule à 12watts ; pour la douche, c'est une douche solaire à l'extérieur des petites cases. Je comptais prendre mon déjeuner ici avec Laurent, malheureusement, c'est le jour du grand ménage dans la cuisine.
On repart donc vers le village en quête d'un déjeuner. On s'arrête sur la première terrasse à la sortie du sentier de randonnée. Ca ne paie pas de mine mais l'accueil y est sympathique ; la serveur est une Suisse, en travail depuis 1 an sur Saba ; et comme elle parle FR, on en profite pour prendre des renseignements sur la vie à Saba en général. Comme on s'en doutait, il n'y pas grand chose à faire pour s'amuser ici : qq bars proposent des animations certains soirs de la semaine (type karaoké ou soirée à thème) mais ça se limite à cela.
Après le déjeuner, on se promène encore dans le village, qu'on explore à fond. Je remarque avec curiosité que les maisons ont plus de l'architecture "cottage anglais" ou "scandinaves" que créoles ; de plus, toutes les maisons sans exception sont de la même couleur : blanche pour les murs, les volets verts et le toit en tôle rouge ?!! Les communautés religieuses sont nombreuses car il y a beaucoup de petites églises ou de lieu de culte (même les T. de Jéhovah sont représentés!) ; et fait amusant, il y a des tombes familiales dans les jardins de certaines maisons. Puis, on s'en retourne à l'hotel et je fais une bonne sieste. Pour le diner, j'ai voulu emmener Laurent dans "le meilleur resto de l'ile" (selon les critères locaux). On a donc à nouveau fait appel à notre sympathique Taxi-Woman pour nous driver. En fait, ici, "meilleur resto" correspond à "plus cher". Quand nous sommes arrivés au "Queen's Garden", il n'y avait d'abord que nous. Ensuite, d'autres clients sont arrivés. L'ambiance était plutôt tristounette, le resto ne ressemblait à pas grand chose sinon à un "resto de chasse typiquement anglais" (donc goût de m.... niveau déco). Le service laissait plus qu'à désirer car confier à de jeunes stagiaires, sans encadrement ; quant à la nourriture, rien qui justifiait le prix : ni originalité, ni saveur, ni grand chose dans les assiettes d'ailleurs.... De toute façon, de manière générale, on n'a pas super bien mangé à Saba, il faut le préciser. La bouffe dans les restos, c'est pas leur truc. Mais bon, on a passé un bon moment malgré tout.

Troisième jour, c'est déjà la fin de notre petit weekend relax et pénard. Le temps d'avaler un bon petit déj' et on nous dépose à l'aéroport. On y retrouve le couple d'américains qui nous avaient pris en stop et, pour passer le temps, on papote avec eux.
Arrivés à St-Martin, je découvre le tout nouvel aéroport de Juliana, très beau, très sobre, plus professionnel et le sourire en plus. On a du temps à tuer avant de reprendre le bateau pour St-Barth et Laurent s'est comment l'occuper : d'ailleurs, il avait déjà préparé son coup.
On sort de l'aéroport et on prend un taxi pour se rendre à la seule animalerie à des km à la ronde. Laurent veux s'acheter un nouveau couple de perruches ! Après 1h dans la boutique, il se décide enfin pour un couple très coloré : le mâle est bleu ciel et blanc alors que la femelle et jaune et blanche. Après cela, on reprend un taxi pour se rendre à l'embarcadère du ferry.
17h30: nous voilà de retour à la case. Rien n'a changer ici pendant ces 3 jours, mais je me sens vraiment "détendu, calme, zen, cool, lexomil"... Ah non, merde ! Ca c'est la réplique de notre futur président (<-- allez, j'en connais qui vont réagir là dessus et ça me fait plaisir, lol).

Donc, pour clore ce long billet, je retournerais volontiers à Saba dès que j'en aurais l'occasion. Je me dis même qu'on aurait dû y aller depuis bien longtemps surtout quand on voit que c'est pas aussi cher que ça (en partant de St-Martin bien sur).
J'avais grand besoin de changer d'air et cette destination tranquille et reposante était ce qu'il me fallait. Mes collègues ont de suite vu le changement entre le "régis de vendredi" et "celui de mercredi".

Je crois que c'est l'une des plus petites pistes d'aterrisage au monde, non? En tout cas ça donne vraiment envie, surtout pour la plongée et le côté sauvage! Niveau tarifs des billets tu en as eu pour combien à partir de St Barth?

je suis tombé sur une promo de la winair: j'ai payé seulement $100 par personne pour le vol aller/retour de 20mn entre St Martin et Saba