La Banane

A Saint Barth, l’hôtel ‘la banane’ tient de l’institution.

Pour écrire une nouvelle page de son histoire, son nouveau propriétaire Jean-Marc Israel a voulu sortir des codes de l’hôtellerie de luxe et définir une expérience nouvelle.

Avec la complicité de Benjamin Fabbri qui devient directeur de l’établissement, il a concilié son goût de la collection et de l’architecture d’intérieur, pour rendre hommage aux héros du modernisme. Les créations originales de Pierre Jeanneret, Le Corbusier, Charlotte Perriand, Serge Mouille, Jean Royère ou encore Juliette Derel, composent dans chaque pièce les éléments maîtres d’un tableau toujours différent.

L’unité du lieu est soulignée par l’intervention joyeuse et intelligente du duo de graphistes ICH&KAR qui signent la nouvelle identité visuelle de l’hôtel.
Propriétaire, directeur, artistes d’hier et d’aujourd’hui éveillent ainsi ‘la banane’, pour en faire la maison vivante d’amateurs éclairés.

Pour relever le challenge de sublimer ‘la banane’, il a fallu reveniraux fondamentaux : retrouver l’esprit d’une maison incarnée, révéler l’essence d’un lieu offert en partage : comme le fruit, ‘la banane’ doit se découvrir peu à peu. L’hôtel devient l’objet d’une attention portée à chaque détail. Ses bâtiments sont totalement restaurés, pour préserver l’architecture traditionnelle de bois. À l’intérieur, le dessin des charpentes est souligné de blanc, un jaune très 50’s recouvre le mur du lobby et au sol, les carreaux en grès cérame inscrivent le dessin d’un tapis aux cercles d’azur, alors que dans les salles de bain ouvertes sur l’extérieur, des galets de verre translucide turquoise hésitent à évoquer les flots ou les cieux.


Pour composer une véritable maison d’auteur, Jean-Marc Israel a réuni une collection unique de mobilier. Entre un tropicalisme suggéré par les lieux et la passion des lignes du modernisme, l’amateur a souhaité retrouver des témoignages de l’oeuvre de Pierre Jeanneret créée pour la capitale du Panjab Chandigarh. Avec patience et minutie, il a rassemblé un ensemble cohérent de ces oeuvres rares, héritage d’une rencontre fructueuse entre les Indes postcoloniales et les idéaux d’une culture européenne en pleine mutation. Conçues pour meubler le grand oeuvre de Le Corbusier, ces pièces
imaginées par son cousin sont un prétexte pour célébrer le design des années cinquante. Elles illustrent le mobilier destiné à équiper les différents bâtiments publics de la ville : fauteuils, chaises, banquettes, tables, bureaux… fabriqués sur place par des artisans indiens, selon le programme « Low Cost Furniture ». Principalement en teck massif et bois de rose indien, ces pièces se caractérisent par des formes en X, en U ou en V qui imposent dans le contexte de leur nouvel usage.