Gros Plan sur… Des Arbres synthétiques pour capter le CO² dans l’air.

C’est un professeur de l’Université de Columbia, Klaus Lackner, qui a eu l’idée de copier l’action de captage naturel du CO² par les arbres vivants. Il a donc mis au point un prototype se composant d’un pilier massif surmonté d’un grand panneau rectangulaire lui-même composé de milliers de filtres imbibés de soude caustique. Lorsque l’air passe au-travers des filtres et que le CO² entre en contact avec les filtres humidifiés à la soude, il est absorbé sur ces filtres et devient une solution liquide de bicarbonate de sodium. Ce liquide est alors dirigé vers le bas du panneau puis collecté dans un réceptacle au pied du pilier. Une fois le conteneur rempli, il ne reste plus qu’à le transporter vers un lieu de stockage permanent.
Le scientifique estime qu’un seul de ces arbres synthétiques pourraient absorber 90 000 tonnes de CO² par an, soit l’équivalent des émissions de plus de 20 000 voitures, soit 2 fois plus qu’un arbre végétal.

Voici une petite vidéo de démonstration par le Pr. Klaus Lackner: https://www.youtube.com/watch?v=JUSSTYJslXQ&feature=related

Il n’empêche que cette avancée d’éco-ingénierie pose 2 problèmes: le stockage des conteneurs de CO² et son coût.
Pour le premier, son créateur a pensé utiliser les conduites de gaz déjà existantes en sous-sol pour acheminer la solution de bicarbonate de sodium vers son lieu de stockage afin d’éviter l’utilisation de camions. On peut aussi penser à créer directement à proximité du champ, ou sous ce champ, les unités de stockage, mais se pose alors la question de l’étanchéité dans le stockage de ce gaz. Si on peut s’amuser à penser que ces conteneurs soient expédiés dans l’espace d’ici quelques décennies, pour l’instant, le seul endroit qui garantirait son étanchéité parfaite serait… au fond de l’océan!
Le second point sera somme toute plus problématique encore car il faudra convaincre les gouvernements de débourser plus de €13 000 par arbre synthétique, investissement qui ne leur rapportera rien en retour, si ce n’est un acte éco-civique pour leurs concitoyens.
Et dans ce monde dominé par le profit, cela ne semble pas du tout gagné d’avance.

Dernier point que les détracteurs de ce projet ne manqueront pas de garder dans leurs manches: comme pour les éoliennes, les amoureux de la Nature considéreront ces champs d’arbres synthétiques comme de la pollution visuelle et diront qu'il vaut mieux replanter deux fois plus d'arbres naturels.

Et peut-être que bientôt, les abords des autoroutes ressembleront à ça :